nedjelja, 28. kolovoza 2011.

Reynald Freudiger (Switzerland)


Split, été 2011


Du 14 juillet au 11 août 2011, j’ai eu l’occasion de passer un mois en Résidence à Split, à l’invitation de Kurs (Udruga za promicanje kulture i umjetnosti) et de Pro Helvetia (Fondation suisse pour la culture). Je venais alors de publier Ángeles et je désirais quitter la Suisse et ses obligations, les habitudes et l’inertie, pour entamer un nouveau projet romanesque. L’horizon balkanique et méditerranéen qu’on m’offrait d’habiter pour un mois tranchait par ailleurs avec l’Amérique latine où avaient largement puisé mes deux premiers livres. J’acceptai donc avec grand plaisir.
A Split, durant un mois, j’ai tenu un journal dans l’un de ces carnets qui se présentent pompeusement comme « l’héritier et le successeur du carnet légendaire des artistes et des intellectuels des deux siècles derniers ». Le slogan fait sourire, mais on se fait à l’objet : on l’emporte au café, au bistrot, et on écrit. Les pages qui suivent sont simplement détachées de ce carnet, comme des morceaux choisis, très légèrement retouchés. Aucune prétention littéraire, juste un témoignage.  





 Jeudi 14 juillet 2011

Je viens ici avec à peine six pages de notes, en vrac, pour commencer un nouveau livre. Aucun projet précis – juste du temps, et puis cet incipit (que je dois en partie à Johnny Cash, puisque c’est en écoutant The Man Comes Around que l’idée m’en est venue) :

Il y a un homme. Son âme est noire. Vous verrez ça.
Il y a une femme qui se révolte. C’est leur histoire. (Et c’est l’histoire de la Révolte.)

Plusieurs choses gênent un peu. Le manichéisme d’abord, très affirmé. Une solution serait d’attribuer le discours à un narrateur expressif et partial, à la Ishmaël, à la Bardamu (la tradition est belle, qui porte jusqu’à Kourouma, Revaz, Kristof, Ajar…). La Personnification gêne par ailleurs aussi. A supprimer, simplement ? 

Ce qui me plaît d’avance ici, c’est la chaleur. La perspective de devoir travailler par temps de canicule m’enchante. C’est assommant, enivrant, et propice à l’écriture. Bien sûr, la ville est belle, somptueuse même, mais ce n’est pas dans le Palais de Dioclétien que je vais trouver « l’inspiration », mais dans la fièvre et la langueur (34°C aujourd’hui).


Vendredi 15 juillet 2011

Commencer par l’incipit, c’est ce que j’avais fait avec « La Rivière de cailloux ». Un soir que je n’écrivais pas, au bistrot, j’avais eu l’idée de commencer un texte par cette phrase : « Alors je l’ai tué. » Je l’avais notée sur un morceau de papier qui traînait à proximité. Quelques jours plus tard, j’écrivais « La Rivière » d’une traite. Tout le recueil est parti de là. Mais ce qui va pour un texte bref ne convient pas forcément à quelque chose de plus grande ampleur. A voir. Aujourd’hui, j’ai quand même réussi à écrire une page à partir de là, et à esquisser quelques grandes lignes – qui empruntent une ou deux idées à mes notes en vrac.


Samedi 16 juillet 2011

Un peu plus de trois pages écrites déjà, et le sentiment d’être un peu perdu. J’aime ce sentiment, tout en le redoutant. Je l’avais éprouvé aussi lors de la rédaction d’Ángeles. Ce plaisir, alors, de clarifier peu à peu la ligne du récit. Volonté d’éviter le plan contraignant, les abominables fiches de personnages. Je préfère voir jaillir la vérité de la fiction dans le geste même de l’écriture ; l’univers se crée phrase à phrase. Et de ces mots assemblés naissent des personnages pas forcément planifiés. Plaisir d’être empêtré avec eux, dans l’existence, dans la fiction. A l’heure actuelle, incapable de résumer l’histoire ou l’intrigue en une phrase.

L’Odyssée ou la Recherche ne font d’une certaine manière qu’amplifier (au sens rhétorique) des énoncés tels qu’ « Ulysse rentre à Ithaque » ou « Marcel devient écrivain. »
Gérard Genette

Jusqu’à présent, je vis plutôt à l’écart de la ville. Je mange et je bois mes cafés à l’appartement, sur le balcon (des cafés turcs, ou elliniko : le goût du dépaysement – le café à l’étranger, c’est toujours une saveur exotique, et plaisante – même le Nescafé grec et uruguayen, et l’Americano centraméricain). Je sors juste prendre l’air en fin de journée, pour me changer les idées – pour « m’ébrouer » dirait peut-être Bouvier. Acheter quelques bricoles alimentaires aussi. L’occasion d’exercer ma mémoire, d’utiliser les quelques pauvres mots de serbo-croate que je m’attache à mémoriser jour après jour.


Dimanche 17 juillet 2011

S’égarer un samedi soir dans les bars et les clubs du complexe de Bačvice. Les jupes et les robes se portent de taille inversement proportionnelle à celle des hauts talons. La jeunesse urbaine en représentation. On songe un peu au Montreux Jazz. Des grappes de jeunes filles de 15 à 20 ans manifestement venues pour se saouler. Celles qui titubent avant l’heure sont aidées par les autres (tituber en hauts talons, c’est grotesque, mais c’est aussi cocasse). Les garçons, assis et riant fort, regardent (discrètement) passer les filles. C’est presque plaisant. Le charme grossier de la récréation. Bien sûr, il y a aussi l’abrutissement du festif (qu’on pourrait aussi appeler communion.) Sur le sujet, je renvoie à l’impitoyable et précieux Muray.

Achevé Moby Dick. Je ne m’attendais à vrai dire pas à y trouver de l’humour : on en parle si peu. Il est pourtant salvateur et oriente subtilement tout le discours du narrateur, toute cette remarquable subjectivité. Le récit de la chasse comme prétexte à raconter la baleine, la science et les croyances. Et pour dire l’intensité inouïe du personnage d’Achab.


Lundi 18 juillet 2011

Sur le même palier que là où se trouve mon appartement vit un vieil homme qui se prend parfois à hurler – séquelle de guerre m’apprend-on. Ils seraient nombreux dans son cas – persécutés par le souvenir. C’est tragique, et c’est, pour céder au dérisoire, un peu intimidant de passer à côté de lui – imprécateur torse nu perdu dans sa mémoire.

Après la Slovaquie, c’est la deuxième fois en l’espace de deux ans que je mets les pieds dans un pays qui n’existait pas quand je suis né.


Jeudi 21 juillet 2011

– Ce qui m’intéresse, c’est de savoir si vous écrivez des choses vraies ou des choses inventées.
Je lui réponds que j’essaie d’écrire des histoires vraies mais, à un moment donné, l’histoire devient insupportable par sa vérité même, alors je suis obligé de la changer. Je lui dis que j’essaie de raconter mon histoire, mais que je ne le peux pas, je n’en ai pas le courage, elle me fait trop mal. Alors, j’embellis tout et je décris les choses non comme elles se sont passées, mais comme j’aurais voulu qu’elles se soient passées.
Agota Kristof, Le Troisième mensonge, p. 14

Les idées commencent à s’ajuster les unes aux autres, le fil du récit commence à se laisser dérouler et tisser. Une page par jour environ : l’avancée reste prudente.

Ce qui plaît en Croatie : la bienveillance, la tranquillité des gens, de la vie. Rythme profondément humain. La tolérance passive comme valeur appliquée.


Vendredi 22 juillet 2011

Mostar. La croix gammée y est manifestement moins taboue qu’en Suisse : sur les étals des antiquaires, elle voisine en tout cas volontiers avec l’étoile rouge, le portrait de Tito ou la balle souvenir porte-clefs.

L’eau, émeraude somptueuse, en bas, belle, profonde. Et le pont évidemment, sous les touristes.

(Un café turc, délicieux. Et le muezzin, juste là, pour le paysage sonore.)


Samedi 23 juillet 2011

Achevé à l’instant la Trilogie des jumeaux d’Agota Kristof, entamée il y a plusieurs années (profondément marqué par la lecture du Grand Cahier, je n’avais pas ressenti le besoin d’aller au-delà, tellement il me paraissait abouti – la peur peut-être aussi d’être déçu par la suite). Cette trilogie est une œuvre d’une force extraordinaire. Un chef-d’œuvre. Mais j’ai sans doute bien fait de me contenter pendant plusieurs années du Grand Cahier : il y avait effectivement déjà bien là de quoi se rassasier. La suite apporte indéniablement une dimension supplémentaire, mais peut-être aussi un peu trop de rebondissements et de révélations (poétique de la confusion). Quoi qu’il en soit – encore une fois – c’est un chef-d’œuvre.
Depuis, d’autres se sont essayés à explorer le malsain avec un certain succès de librairie. Mais c’est, avec Agota Kristof, autrement plus accompli et convaincant que ce qu’a pu faire un Régis Jauffret par exemple. Et puis il y a tellement plus, à commencer par cette capitale idée du mensonge, et puis ce qu’on a, je crois, appelé des « stratagèmes » visant à apprivoiser la langue de l’exil – narrateur enfantin, terrifiant, détaché, mythomane, irréel, si fascinant.

Les orages éclatent, violents. La cuisine est inondée. Il faut écoper le rebord des fenêtres – étonnamment creusé en rigole d’eau stagnante, ou plutôt aménagé en réceptacle à eau et à feuilles mortes.


Dimanche 24 juillet 2011

Prendre un café sur une terrasse et interroger son interlocuteur, qui a toujours beaucoup de choses intéressantes à dire, sur le pays, la langue, le dialecte, la culture, les habitudes. Savourer aussi bien le discours que l’accent, et le café qui s’éternise à force de n’en saisir que de toutes petites gorgées, –  chaudes, tièdes, froides (G*** m’avait dit que le café se buvait également ainsi à Belgrade).

Miljenko Jergović, Le Jardinier de Sarajevo. La veille de mon départ pour Split, j’ai glissé un ou deux livres d’écrivains issus de l’ex-yougoslavie dans mes bagages (terra incognita). Dans le recueil de Jergović, j’ai trouvé du bon, du plus insignifiant, et une perle : « La Tombe ». Recueil un peu en forme de témoignage sur Sarajevo, sur le temps de la guerre. Mais tentative aussi pour montrer qu’au-delà de la sempiternelle « complexité » des Balkans, il est sans doute plus important de voir l’humain.


Lundi 25 juillet 2011

Le nom de l’une des principales chaînes de supermarchés croates annonce clairement la couleur : Konzum. Pas d’entourloupe. (Ça amusait déjà A***)

Le fraîcheur de la pastèque et le plaisir, chaque fois, de redécouvrir combien la saveur de certains fruits se marie bien – à l’étranger en tout cas – avec celle du café. Toutes ces pastèques, partout, on pourrait en faire des variations, des poèmes. Les mêmes pastèques de sucre et de sang que celles qui figurent sur les natures mortes des peintres mexicains.


Jeudi 28 juillet 2011

La dernière partie du Soleil se lève aussi est admirable. Dire les sentiments en décrivant les menus gestes, Hemingway le fait à merveille. Il n’est jamais explicitement question de sentiments, les mots qui les désignent semblent absents, retenus, et pourtant ils sont là, les sentiments, en creux, dans la description d’un train qui se met en marche, avec d’abord la locomotive qui part, puis passe, lentement, le premier wagon, le deuxième, un peu plus rapidement, et puis on voit le train au loin, de derrière ; le point de vue de celui qui reste à quai. Tout cela dans ce climat de poisseuse virilité – fait d’alcool, de corrida, de non-dit, de fierté, de pêche à la ligne – qu’Irving trouve détestable (parlant d’Hemingway, qui représente selon lui la quintessence de l’écrivain machiste, il s’exclame : « Bullshit ! »).

J’apprends à l’instant le décès d’Agota Kristof… Pas vraiment étonné, évidemment. Mais d’autant plus affecté que je venais de m’y replonger avec délice. Il n’y a plus guère que son théâtre qu’il me reste à découvrir (j’avais beaucoup aimé L’Analphabète ; un peu moins ses nouvelles).

B*** trouve que l’étiquette d’écrivain qu’on lui colle depuis que son blog a du succès est bien lourde à porter, qu’elle affecte la spontanéité de son écriture, qu’elle implique une responsabilité dont elle se passerait bien. Expérience sans doute largement partagée à travers le monde.


Vendredi 29 juillet 2011

Nager dans les eaux claires de l’Adriatique, acheter des fruits et des légumes (et se faire conseiller concombres et poivrons par la bienveillante maraîchère). Goûter à la saveur de la pastèque (et y regoûter chaque jour). Prendre le temps d’un café en terrasse (et prendre le temps de quelques bières). Se promener dans les ruelles du palais (et puis les fuir). Apprécier le silence de la circulation (si loin de l’Amérique latine, pas de klaxons). Lire (et écrire).

Visite de la cathédrale. Toujours très impressionné par les manuscrits médiévaux. Il y a quelque chose de sacré dans la patience qui sourd de ces livres, il y a le Temps. A l’heure où éditer un texte, l’imprimer, peut se faire en un quart d’heure contre trois cacahuètes, ça laisse songeur. La plus belle distinction aujourd’hui pour un écrivain pourrait bien être de voir ses textes jugés suffisamment bons pour être recopiés à la main (avec cette prodigieuse régularité et avec ces somptueuses lettrines et autres enluminures). Pour le symbole et la beauté du geste.

Hier à l’Alliance française : table ronde organisée par Kurs à l’occasion de mon séjour ici. D’être traduit en direct me fait dire plus de sottises que de coutume. Alors que je croyais le vocable redevenu d’usage, on me fait comprendre qu’on ne parle plus (ou toujours pas encore) de « serbo-croate ». Cet intérêt, ici, par ailleurs, pour la question du dialecte ; identité et appartenance en point de fuite ou en point d’ancrage.


Samedi 30 juillet 2011

Belle lumière dans la cour intérieure du Musée d’archéologie, qui ajoute à la beauté des pierres gravées qui y sont exposées – sarcophages ou pierres funéraires : cimetière. L’endroit est à peu près désert. Il y a autant de vigies que de visiteurs : deux.

Sur une terrasse de restaurant, des parents s’adressent à leur enfant qui veut des frites.
La mère : Tu commandes toujours la même chose.
Le père : Oui, c’est vrai, tu pourrais changer pour une fois, prendre du riz par exemple.
Le gosse : Du riz ?! Du riz au restaurant ?!


Lundi 1er août 2011

Il faut impérativement un narrateur habité. Un narrateur hanté aussi peut-être, cicatrisé.


Mardi 2 août 2011

Ecrire (en particulier quand on n’a pas de plan précis), c’est parfois poser des personnages et des scènes, et travailler ensuite à les relier, à les faire tenir, serrées, indissociables. C’est parfois concilier quelques éléments épars qu’il faut tâcher de faire fonctionner en réseau, en toile. Oui, écrire, indéniablement, c’est tisser. On ne doit pas pouvoir enlever une pièce (et l’on pense aux puzzles de Perec).


Jeudi 4 août 2011

Cette Chartreuse de Parme m’enchante. Me redonne aussi le goût de la narration omnisciente tellement elle permet, lorsqu’elle atteint cette qualité-là, de donner à lire des psychologies différentes – avec ce narrateur en surplomb, souvent un peu moqueur (« Il se croyait un petit Machiavel, de dire si bien Teulier au lieu de Meunier ») et comme à contrecœur  (« Nous avouerons que… »). Le rendu des hésitations, des pensées et des sentiments est une merveille.

La belle voix grave comme la pierre de certaines Croates.


Vendredi 5 août 2011

Ce qui fait mon quotidien des jours où j’écris (rencontres, lectures, promenades, visites, découvertes) influence sans doute beaucoup ce que j’écris. Il faut être vigilant, en particulier avec les lectures. Dans le cas présent, j’ai un peu le sentiment que tour à tour Melville, Muray, Kristof et Stendhal ne sont pas sans avoir été inconsciemment convoqués (pour un ton, un mode de narration, une idée, etc.). A vrai dire, la chose me paraît relativement légitime, pour peu que cela serve ma propre voix, alimente et soit versé dans une écriture qui m’est propre. Le risque, c’est le simple mimétisme. C’est pour s’en débarrasser, je crois, que Proust a écrit ses pastiches.

Plusieurs articles consacrés à la table ronde de l’Alliance française. Certains affirment que je ne comprendrais pas le dialecte que mes grands-parents étaient censés parler encore : j’ai dû mal m’exprimer : à force de vouloir simplifier… Mes grands-parents : l’une parle le danois, l’autre le norvégien, les deux derniers le français – un peu plus loin, peut-être, dans l’arbre, le suisse-allemand. Mais de dialecte français, de patois : nullement. Il y a bien longtemps que la question, autour de moi, ne se pose même plus.


Lundi 8 août 2011

Achevé à l’instant La Chartreuse… Et cette question qui revient parfois à la lecture d’œuvre aussi somptueuses : comment écrire après ça ? à quoi bon ?...
Cette fin expédiée en quelques pages, quelle réussite ! Ce livre est d’un esprit presque aussi éblouissant que Les Liaisons dangereuses. Derrière l’humour du narrateur, perce d’ailleurs ici aussi le machiavélisme de certains personnages. Mais ici, il se déploie en plus sur les terres de son origine, dans ces petits Etats italiens.
Stendhal donne souvent l’impression de s’amuser avec ses personnages. Il hausse la naïveté de certains au rang d’œuvre d’art. Ecrire dans l’allégresse – bien loin de Cendrars qui comparaît le travail d’écrivain au labeur du bagnard qui casse des cailloux. Personnellement, ce qui m’importe, au bout du compte, c’est que l’on sache conter.


Mardi 9 août 2011

Mis un point final, aujourd’hui, à mon travail ici. Le roman est bien lancé maintenant, et c’était l’objectif. A vrai dire, je vois la fin. Cette première esquisse pourrait être terminée à Noël. Ensuite viendra le gros du travail, le plus laborieux aussi, sans lequel pas d’œuvre littéraire, juste une bête histoire mal racontée, manquant d’harmonie, de rythme et de beauté. C’est cela qu’il faudra gagner.

Il n’aura finalement pas fait si chaud ; quelques gros orages, mais le plus souvent, un ciel parfaitement dégagé – pour parler comme le capitaine d’un vol de ligne.

J’ai eu beaucoup de plaisir à discuter avec mes différents interlocuteurs ici. Accueillants, dans la mesure notamment où ils acceptent de passer une soirée en anglais pour inclure l’étranger – ce qu’on ne voit que bien rarement autour du Lac Léman. Accueillants, oui, lorsqu’il y a point d’accroche, lorsqu’il y a eu présentations. Sinon, c’est plutôt l’indifférence, qui peut prendre des proportions étonnantes. Aucune hostilité, nulle part, mais, dans le hall de mon immeuble, on ne se salue pas, on ne se tient pas la porte. Et dans la rue, les gens ne se regardent pas, s’ignorent parfaitement. A mille lieues de l’Amérique latine. La sphère privée, la pudeur, oui, bien sûr, mais à force de ne pas accrocher les regards, vous vous demandez si vous existez ici autant qu’ailleurs – d’autant que vous êtes seul. J’aime les regards qui se dévisagent. L’indifférence : c’est peut-être là le prix de la tolérance. Mais le jugement est sans doute trop rapide, trop caricatural, pas assez étayé. Ce qui semble évident : Split est une ville où l’on peut vivre. Et c’est déjà beaucoup. J’y reviendrai peut-être. Mais mon roman, je le terminerai ailleurs, en Suisse, et puis peut-être à Oaxaca. Au fond, l’Amérique latine me manque. Terre de fantasmes à laquelle ma réalité arrive – étonnamment – à accrocher. La confrontation de l’une et de l’autre enrichit l’une et l’autre à chaque fois, n’entraîne jamais de déception, ce qui paraît inexplicable. C’est sans doute pour ça que j’ai autant de plaisir à y situer mes écrits. J’y retournerai –en fiction comme en vrai.  


Jeudi 11 août 2011

Gare routière. A plusieurs reprises au cours de ce séjour, mes interlocuteurs se sont montrés critiques à l’égard de leur pays, parfois même très critiques. Ce qui n’est pas si fréquent, je crois, ailleurs dans le monde. Pas devant un étranger. Pas de la sorte en tout cas, pas en entrant ainsi dans les détails (et plutôt sur le ton de la blague : « Les républiques centraméricaines sont toutes corrompues, et notre mère à tous, pour la corruption, c’est México »). Bien loin des a priori que l’on pourrait avoir sur un pays réputé si patriotique. Il a indéniablement régné autour de moi un généreux climat de confiance.

Aéroport. Au petit bar de la porte d’embarquement, trois Français décident de commander à boire. L’un d’entre eux sera leur porte-parole en anglais. Appelons-le Petit A. Petit B et Petit C sont les deux autres comparses. Madame Z sera la caissière.
Petit A (à Petit B et Petit C) : Bon, qu’est-ce que vous prenez ?
Petit B (à Petit A) : Moi, un jus de pêche.
Petit A (à Madame Z) : So, hello, one… peach and one orange juice please.
Madame Z (à Petit A) : Ok, something else?
Petit A (à Petit C) : Et toi, tu prends quoi?
Petit C (à Petit A) : Abricot, un jus d’abricot.
Petit A (à Madame Z) : Another peach please.
Petit C (à Petit A) : Mais, c’est pas abricot ça!
Petit A (à Petit C) : Non, mais je ne sais pas dire abricot en anglais, alors t’auras un jus de pêche. C’est un peu pareil de toute façon.


Reynald Freudiger
(avec toute ma gratitude)

petak, 26. kolovoza 2011.

Nicol Ljubic (Njemačka)


Was soll ein Mensch mit dem Vorsatz, an seinem Roman zu schreiben, in Split, einer Stadt am Meer, mit unzähligen Cafés und Kneipen, eine Stadt, die Tausende von Touristen anzieht und in dessen Altstadt im Sommer kein Durchkommen ist; in der es so heiß wird, dass allein schon das Denken schweißtreibend ist, und zu allem Überfluss sollen in dieser Stadt auch noch die schönsten Frauen des Landes leben – heißt es. Kurz gesagt: Es gibt ein Dutzend Dinge, die einen Menschen mit dem Vorsatz, an seinem Roman zu schreiben, in dieser Stadt beschäftigen können. Er kann in einem der unzähligen Cafés sitzen, die deutsche Zeitung vom Vortag lesen, in seinem Kaffee rühren oder einfach auf das Meer blicken, nach dem er – in Berlin lebend – solche Sehnsucht entwickelt hat. Es treibt unermüdlich Wellen mit Kronen aus Schaum in den Hafen. Der Mensch mit dem Vorsatz, an seinem Roman zu schreiben, könnte anfangen, Wellen zu zählen und darauf warten, dass nach einigen Hundert seine Gedanken abschweifen, was sich anfühlt, als habe sich sein Hirn verflüchtigt; ein Zustand, den er im heimischen Berlin nach so vielen Meditationsabenden nie erreicht hat. Darum aber ginge es ihm gar nicht. Eigentlich hätte er im Café über den Roman nachdenken wollen, über die Konstellation der Figuren und über die Frage, ob er überhaupt in der Lage wäre, sich in die Lebenswelt einer sechzigjährigen Frau einzufühlen. Der Roman, an dem er schreiben will, handelt von der Liebe einer solchen Frau zu einem Frauenmörder.
Er hätte die weißen Schiffe der Jadrolinija im Blick, die den Hafen verlassen und auf eine der unzähligen Inseln zusteuern. Und er könnte sich fragen, ob die Liebe der beiden auf einem dieser Schiffe beginnen könnte. An der Reling. Mit Blick auf die Stadt am Meer.
Frauenmörder: »Eine wunderbare Stadt, finden Sie nicht auch? Ich verbringe jeden Sommer hier, seit meiner Kindheit.«
Sie: »Ja, ich habe mir gerade vorgestellt, wie es wäre, in dieser Stadt zu leben.«
Frauenmörder: »Aber Sie fahren in die verkehrte Richtung. Gibt es einen Grund dafür, warum Sie die Stadt gerade hinter sich lassen?«
Irgendwann sähe der Autor auf die Uhr und ihm käme der Gedanke: Es ist ja schon Mittag. Zeit, etwas zu essen. Er könnte Edi anrufen, Edi geht gern mittags einen »Coffee« trinken und wenn der Autor dann sagte, er habe schon seinen Kaffee getrunken und würde lieber etwas essen, könnte er Edis Lachen hören. Edi hat den Eindruck, der Autor äße den ganzen Tag, aber dann träfen sie sich bei Fife und äßen beide etwas. Und tränken ein Bierchen, obwohl der Autor in Berlin nur sehr selten Bierchen trinkt. Von Fife wiederum ist es nicht weit nach Marjan, wo man wunderbar am Strand liegen oder auch im Meer schwimmen kann. Von Fife aus ist es genauso weit nach Marjan wie zur Wohnung, die dem Autor für vier Wochen als Zuhause dient und in der er sich eigentlich aufhalten sollte, um an seinem Roman zu arbeiten. Nach einer weiteren Stunde könnte er beschließen, in die Wohnung zu gehen, um seine Badehose zu holen. Auf dem Weg nach Hause fiele ihm ein, dass er noch einkaufen könnte, weil er außer zwei Thunfisch-Dosen nichts im Haus hat und die Wohnung zwar alles bietet, was man zum Schreiben benötigt – Strom, Schreibtisch, Internet, Ruhe, Einsamkeit – aber keine Haushälterin. Es kann passieren, dass es eine Stunde dauert, bis der Autor sich wieder aus der Wohnung traut. Er hat einen seltsamen Nachbarn, der einmal am Tag vor die Tür tritt und politische Tiraden in die Nachbarschaft brüllt, die der Autor nicht versteht. Er spürt nur am Tonfall und der Lautstärke, dass es dem Mann ernst ist und lugt ängstlich durch den Türspion.
Letztlich käme er dann irgendwann doch noch nach Marjan, um dort den Abend in netter Begleitung zu verbringen. Das Meer, der Blick auf die Inseln, das Zirpen, die nette Begleitung – er würde sich fragen, wieso er eigentlich in Berlin lebt, einer Stadt weit entfernt vom Meer. Und finge an, all die Menschen zu beneiden, die in Split leben, Edi, Maja, Katja und all die anderen, die nach der Arbeit den Tag am Strand ausklingen lassen können. Dann fiele ihm mit Schrecken ein, dass er den Tag am Strand ausklingen ließe, ohne zuvor an seinem Roman gearbeitet zu haben. Und das jeden Tag aufs Neue, vier Wochen lang. Das zumindest war die Sorge, mit der er jeden Morgen aufgewacht ist – vier Wochen lang. Er hat jeden Tag gekämpft, mit sich und den Versuchungen dieser Stadt. Und hatte dann nach vier Wochen den Ruf des strebsamen Deutschen, der all den Versuchungen zum Trotz lieber an seinem Schreibtisch saß, um an seinem Roman zu arbeiten. Er blieb die meiste Zeit in seiner Wohnung, hin und wieder trat er auf seinen Balkon, setzte sich und zog an einer imaginären Zigarette, die er als Nichtraucher nicht besaß – auch das durchaus eine Herausforderung in der Stadt: Nichtraucher und –trinker zu sein. Wie nur hat er es geschafft, an seinem Roman zu arbeiten, statt eines der Schiffe zu besteigen, um nach Hvar, Brac oder Solta zu fahren, weit weg von Schreibtisch und Computer? Er wurde oft gefragt. Und er antwortete: »Disziplin. Schreiben ist Disziplin. Nichts anderes.«
Erst nach 18 Uhr machte er sich auf den Weg in die Altstadt, um den Rest des Abends in einem der Cafés oder Restaurants zu sitzen und aufs Meer zu blicken. Und er dachte: Wie wunderbar es ist, in einer Stadt zu leben, in der man nach der Arbeit am Meer sitzen kann. Zwei Mal nur verließ er während der vier Wochen die Stadt. Als er mit Edi nach Sarajevo fuhr, um dort aus seinem Roman zu lesen. Und als er das Flugzeug bestieg, das ihn zurück nach Berlin brachte. Mit dem Abstand von einigen Wochen ist er einerseits sehr glücklich, weil er seinen Roman in einer ersten Fassung fertig geschrieben hat, was ihm in Berlin nicht gelungen wäre. Es war gut, fern des Alltags zu sein, ohne Familie und soziale Verpflichtungen. Andererseits träumt er sich des Öfteren zurück und denkt, wie schön es auch hätte sein können, wenn der Mensch, der mit dem Vorsatz nach Split gegangen war, an einem Roman zu schreiben, statt dessen die Tage in den Cafés verbracht hätte, den Wellen mit den Kronen aus Schaum zuschauend. So oder so: Split war ein Traum. Und Maja und Edi die Feen. Einen Wunsch aber hat der Autor trotzdem noch: Nächstes Jahr das gleiche Stipendium. Bitte.

četvrtak, 25. kolovoza 2011.

Jelena Popić (Split, HR) - Graz, Kulturvermittlung Steiermark

(Artist in residence)



Ein Monat in Graz ,
( ili Kako je to biti rezidencijalni umjetnik)
(pogledajte fotografije na: http://ejla.blogspot.com/)


“...Ništa mi nije jasno, ni gdje si ni što tamo radiš…”rekao je Nikola kad smo se prvi puta našli online, nakon što sam se dovezla ulicama Graza, slijedeći  Luise u njenom crvenom autiću, podjednako starom poput mojeg, do Grazbachgasse 50 ( valjda je tu nekad tekao neki potok, pomislih), i jedva dovukla, zastajući na svakom katu, veliki kufer u stan na petom, dok sam razmišljala hoće li mi trebati sva ta odjeća koju sam u njega utrpala i kako ih u filmovima često i najnježnije djevojke bez napora nose, jer su prazni. Moja me ljubazna domaćica, uvevši me u potkrovnu garsonjeru zavidne kvadrature s galerijom, uputila u to kako se aktivira tuš, pokazala hranu u frižideru koju su mi pripremili (hvala!), spojila moj kompjuterić na internet, dala mi mobitel, plan grada, vodiče, označila na karti gdje se nalazi stan, gdje mi se nalazi auto, gdje je Jakominiplatz (što je to? zar bih trebala to već znati?), kako da dođem sutra do Kulturvermittlunga…. i prepustila me pogledu kroz veliki prozor, koji je bio vrijedan penjanja na peti kat bez lifta i više puta na dan.

“…ali što vi očekujete od mene?”, upitala sam na koncu razgovora Maxa mješavinom njemačkog, engleskog i mahanja rukama, te u beznadnim slučajevima smiješkanjem uz klimanje glavom i ponavljanjem:”Ja, ja…”, dok smo ispijali kavu u kafiću s redovima starih mlinaca za kavu u izlozima ( ah…zaboravila sam ih snimiti), mučena i sama pitanjem s početka teksta. Odgovor je bio (bar sam ja to sebi tako protumačila) da mi nažalost sada ne mogu omogućiti izlaganje mojih fotografija ( ah, kakvo olakšanje i razočaranje istovremeno!), no ne isključuje mogućnost nečeg takvog u budućnosti ( jao!) nakon što ovdje upoznam mnoge ljude i ostvarim kontakte koji će mi to omogućiti, a najvjerojatnije zajedno s Leom s puno slova “t” u prezimenu i popriličnim popisom samostalnih izložbi i osvojenih nagrada u biografiji, čijem boravku  najesen u Splitu mogu zahvaliti to što se sad tu nalazim, te čije se fotografije kao i svih “pravih” umjetnika teško mogu naći izložene po internetu. U ovih mjesec dana ne očekuju ništa od mene, osim da “(…)uzmem sve što mi Graz pruža i radim na sebi…”. No, krasno, pomislila sam: samoobrazovanje … i pokopala nadu koja je u meni još tinjala da će tu biti neka grupa ljudi s kojom ću ići na predavanja, imati zadatak što da snimam, nekog s kim ću se družiti….
Graz i ja-uglavnom sami!

Na koncu se danas ispostavilo da Luise, ipak, očekuju od mene i nekakav pisani trag o mom „radu na sebi“, a ne samo u fotografijama kojima sam zasula  cyberspace u obliku Bloga i galerija na Facebooku, što potvrđuje činjenicu, da, iako su mi dodijelili zvučnu titulu, i dalje nisam “pravi umjetnik”. Nekako mi se sve čini da nije baš mislila na ispovjest u ovolikom obujmu, kad je ljubazno rekla da to slobodno napišem na njemačkom, a ona će to rado lektorirati, no vjerojatno sam joj jako uveselila dan svojim prijevodom uz pomoć Google translatora.

Po prvi sam puta u životu emancipirana žena, sama u nepoznatom gradu, bez muža koji me vodi, koji zna gdje treba ići, što je vrijedno pogledati, na što ne treba gubiti vrijeme… sama s fotoaparatom, planom grada i vodičima, izvanrednom internetskom stranicom koja svakodnevno pruža na jednom mjestu informacije o svim kulturnim događanjima s detaljnim opisima i načinom dolaska… U podsvjesti stalno prisutna misao da treba raditi na sebi, a ne postati bjesomučni turist koji trči po gradu i puni svoj aparat razglednicama. Svaku sam večer dolazila u stan mrtva umorna nakon što bih cijeli dan upijala sve što Graz pruža opterećena s 5 kg opreme.  Prije spavanja  čitala sam materijale kojih je svakoga dana  bilo sve više, jer ipak su geni moga tate u meni, pa sam pokupila svaki prospekt i svaki letak koji se bilo gdje nudio. Ujutro sam ispijajući kavu, čekala da se malo zrak ugrije i planirala što bih toga dana mogla raditi, ukoliko nisam zadivljena čudima moderne tehnologije obavljala svoj posao u Splitu, ušavši nekim meni nepojmljivim načinom u svoj kompjuter na poslu.
 
Potrajalo bi kad bih pisala o svemu što sam vidjela i doživjela, pa ću navesti samo neke stvari koje mi sad 580 km južnije asocijacije donose na um kad razmišljam o tih mjesec dana i pjevušim uz Andreasovu pjesmicu Monat (umjesto Morgen) in Graz.

Graz i moje vrijeme u Grazu nalik su Zagrebu iz mojih studentskih dana, no ne onom sivo-crnom gradu, jer su sve kuće u raznim veselim bojicama (ili nema smoga, ili ih redovito održavaju), čiste i uredne, tek tu i tamo poneki jedva primjetan grafit. Iako bi po broju stanovnika trebao biti kao i Split, čini mi se prostorno puno veći, ali još uvijek po mjeri čovjeka, na sva bitna mjesta može se doći pješke, pa ne osjećam onaj strah koji me pratio davnih dana kad sam hodala nepoznatim velikim gradom prateći svaki svoj korak na  karti .

Bicikli… koliko bicikla. Moj bi tata tu uživao, a mene ne bi čudno gledali kao kad sam jednog ljeta bila jedina od 10.000 zaposlenih koja je biciklom dolazila na posao, jer se na biciklima nalaze i mladi i stari i domaćice i djeca i ljudi u odijelima i pankeri…, neki nose kacige, neki ih ne nose, bicikli su raznih veličina, oblika i boja, u svakoj ulici, na svakom trgu postoji mjesto predviđeno za njihovo ostavljanje, kao i natpisi na raznim zidovima koji češće zabranjuju nego li mole da ih se tu ne oslanja. Postoje i bicikli na električni pogon (?) koje se može iznajmiti, iako ih moram priznati u vožnji nisam zamijetila. Najveći je broj parkiranih bicikli na glavnom kolodvoru, no budući da ih je jednaki broj i radnim danom i vikendom  kao i noću i danju, i dalje mi je misterija kojoj bi populaciji gradskih migranata mogli pripadati. Svi imaju košarice koje očito nitko ne krade. Samo sam jednom uočila na parkingu kostur bez oba kotača. Biciklističke staze su označene po cijelom centru, no kako me Luize već prvog dana upozorila, valja biti oprezan ako si pješak, pa slučajno zamijeniš traku kojom se krećeš, kao i kad se krećeš pješačkom zonom, osobito ako prelaziš popreko Jakomini Platza….

 JKP je nalik zagrebačkoj “remizi”, a u centru grada. Centralno stajalište svih tramvaja i mnogih autobusa. Između najma bicikle i mjesečne karte za gradski prijevoz odlučujem se za crvene, zelene i u zavodljive boje obojane tramvaje , pa nakon što sam prvi put ostala na stanici čekajući da se otvore vrata koja se nisu sama od sebe otvorila, naučila sam čemu služi gumbić pokraj vrata, i napokon vidjela da crveni gumb u autobusima ne služi da bi ga tinejdžeri bjesomučno stiskali, već da pritiskom na njega obavijestiš vozača da na slijedećoj stanici želiš izaći. Na svim većim stanicama su panoi na kojima bez greške piše koji tramvaj ili autobus stiže i za koliko minuta…Nijednom nisam doživjela da prikazani podatak nije bio točan. Postalo mi je jasno kako je to moguće kad sam jednom ušavši u autobus u krivom smjeru, odlučila nastaviti vožnju do zadnje stanice i nazad i shvatila da čeka na svakoj stanici na koju  je došao prerano po redu vožnje.

Gotovo su svi s kojima sam bila u kontaktu bili veoma disciplinirani i pristojni, počevši od vozača koji ti stanu čak i u onoj traci na cesti koja je dalje od tebe, da bi te propustili da je pređeš i kad besciljno samo stojiš uz rub pločnika… Jednom je u ulici čiji je kolnik obojan crvenom bojom, a u sklopu je pješačke zone, neki nedisciplinari (ipak!) vozač, ne samo ušao gdje ne smije, već se i parkirao nasred tramvajskih tračnica. Tramvaj koji je došao iz suprotnog smjera strpljivo je stajao i čekao da se prekršitelj pojavi. Pri tome nitko nije vikao, psovao, ili pokazao ikakve tragove uzrujavanja.

Otpatke valja sortirati i bacati u crvene, žute, zelene i crne kante i kontejnere na kojima je i opisano što se u koji odlaže, a penzioneri ne kopaju po njima tražeći plastične boce. L Pušači i na otvorenom prostoru imaju ograničeno područje gdje smiju pušiti, a ne trebam napominjati da po tlu nema otpadaka ni čikova.

U samoposlugama čiji su mi nazivi poznati i iz Hrvatske, a koje najčešće rade samo do 18 sati, obične stvari (kruh, mlijeko, voće, povrće) čine mi se znatno skuplje. Povoljnije je ako paziš pa kupuješ u nekim duplim i većim paketima…pa sam se tako, štedeći,  nauživala marelica iz kantica od 3 kg… Šteta što je vrijeme marelica isteklo prije isteka mog vremena u Grazu.

Već nakon prvog okršaja u Kunsthausu, shvatila sam kako je to biti neshvaćeni umjetnik kojeg eto stroga administracija spriječava u stvaranju majstorskih djela J . Čim su me vidjeli natovarenu velikim torbama, unatoč mojim prosvjedima, odmah su me uglađenim načinom potjerali u garderobu, gdje uz jedan euro koji ti ljubazno nude ako nemaš, moraš ostaviti sva svoja blaga u ormarić, pa možeš samo nervozno vrtjeti ključ po rukama  dok prebrzo prolaziš prekrasnim prostorom kojeg sakriva u sebi simpatični stakleni svemirac, udobno ugniježđen u zagrljaju okolnih starih zgrada. Gotovo sam sigurna  da u Splitu ne bi bila moguća izgradnja takve zgrade na takvom mjestu. 

U ostale muzeje ulazim sa spremnom rečenicom da ću ostaviti veliku torbu u ormariću, ali da aparat i opremu nosim sa sobom i obećajem da neću fotografirati i održim to obećanje, što možda u Splitu ne bih, jer se ne nalazim na Balkanu, nego u kulturnoj zemlji u kojoj ljudi poštuju pravila. Uglavnom mi vjeruju, osim u Museumu in Palaisu gdje dobijam pratnju koja me slijedi u stopu, no vidjevši da pažljivo proučavam izloške ljubazno mi demonstrira rad robota na traci. U svim muzejima ako ne cijeli, a ono bar dio postava govori o temi: Vrijeme. Vrlo zanimljivo i inspirativno…ali na žalost ne daju fotografirati…

Stabla. Stabla. Stabla.
Prekrasna velika listopadna stable, ono što mi u Splitu i Dalmaciji najviše nedostaje. Grad s puno parkova i zelenih površina, po kojima se leži na dekicama, igra se, čita, spava, ljubi… Ima i posebno čuvanih  stabala koja su ograđena  da im se ne prilazi ( možda ipak ima i tu nekih malo divljijih stanovnika!) Nakon mojih zbunjenih i uzaludnih potraga prvih dana za Rivom i dnevnim boravkom grada, shvatih da su to parkovi u kojima osobito predvečer ima mnogo mladih ljudi.

Dan  kojeg sam nazvala Kirchentag( Crkvenidan), započela sam ujutro obilaskom asketske evangelističke crkve, nastavila s visokim i mračnim katoličkim crkvama u Innerstadtu krcatima bogatim ukrasima i vitrajima. Popodne me nazvala Luise i rekla da je čekam pred stanom, pa smo dan završile u rodnom mjestu Arnolda Schwarzenegera u kojem se nalazi veoma neobična crkva nalik kućici iz Ivice i Marice, koja je umjesto kolačićima sva optočena riječnim oblutcima i šarenim stakalcima. Slijedeća nam je postaja bila Calvariaberg i još jedna neobična sakralna građevina koja je uzidana u živu stijenu, a u koju nam je ulaz omogućila Slovakinja, voditeljica dječjeg zbora koja nas je zamijetila da raspravljamo o skulpturama kojima je predstavljen Križni put. (Koje li slučajnosti ! Dva tjedna kasnije susrele smo se i prepoznale usred ogromnog Beča, izgrlile i izljubile kao stare prijateljice!).

I ostali u Kulturvermittlungu, ne samo Luise, koja je i meni  koja sam starija od nje, kao i mnogim drugim stipendistima bila kao mama, uskakali su mi upomoć kad god sam to zatražila a i prije nego bih zatražila ( Richard koji je došao popraviti kvarove u stanu kojih nije bilo , printao mi fotografije  koje sam trebala, mijenjao i vršio ispravke na web stranici, kako mi je palo napamet, Gerhard koji me usmjerio kako do informacija o fotografskim izložbama u Beču. Andreasa i Maxa nisam puno gnjavila…) Nitko od  njih ni u jednom trenu nije učinio da se osjetim kao jedna od mnogih ili kao njihov posao koji odrađuju…

Od svega što Graz nudi mene su najviše zanimale izložbe fotografija. Nažalost, boravila sam u njemu u doba godišnjih odmora i ljetnih pauza, pa su neke specijalizirane galerije bile već zatvorene.  Rekla bih da je za nekog tko voli fotografiju idealno vrijeme boravka u kasno proljeće. Vidjela sam opremom skromnu izložbu u hodniku tehničkog univerziteta i prolistala ogledni primjerak potresne knjige  odličnih fotografija Jenny Mathews ( Woman and War). U ateljeu Jungwirth uz izložene photoshopom manipulirane fotografije Christophera Gilberta, prelistala sam izložene kataloge s prethodnih izložbi.  Svoju strast za fotografiranjem na otvorenjima izložbi, nesvjesna pritajenog  negodovanja domaćeg življa zadovoljila sam na izložbi Fotografie Orthweinschule u Rathausu, a u elitnoj galeriji Camera Austria u sklopu Kunsthausa na otvorenju izložbe Tobiasa Zielonyja: Manitoba, iako su mi dozvolili da fotografiram, dobila sam jezikovu juhu i lekciju o „krađi duša“ i  razlici u tom činu kad se to radi teleobjektivom ili kompaktom, od jednog starijeg gospodina, iskusnog fotografa. Tada sam postala svjesna razlike između južnjačkog i sjevernjačkog temperamenta i ponašanja, pa i fotografiranja, pomalo time iznenađena, jer sebe nisam nikada smatrala  tipičnim izdankom juga. Na tom sam otvaranju bila jedina osoba s fotoaparatom. Nigdje nije bilo novinara ni fotoreportera i sad kad razmislim o cijeloj toj situaciji, stvarno sam bila upadna i agresivna s tim svojim bijelim teleobjektivom.
Galerija  Rotor je, ugodan prostor sa zanimljivim postavom i izuzetno ljubaznom voditeljicom koja mi je dozvolila da ostanem i nakon zatvaranja u 6 sati dok nisam razgledala sve tamo izložene knjige. Pokazala mi je i police s fasciklima na kojima su ispisana imena velikog broja hrvatskih autora koji su tu izlagali. Iz galerije Zimmermann-Kratochwill, unatoč kiši koja je jesenski padala, izašla sam pod dojmom kao da sam zalivena krvlju s velikih platna slikara Hermanna Nitschea, a od onih nekoliko fotografija koje su izložene u sklopu te izložbe, brzo sam pobjegla, zahvalna onome koji me obdario s ovo malo smisla za  izražavanje svog unutrašnjeg stanja  fotografijom, što pri tom nisam opterećena velikim egzistencijalnim pitanjima života i smrti, već pukom radošću življenja.  Na kratkom izletu u Beč cijelo sam poslijepodne provela u galeriji Westlich na izložbi Polaroid-The impossible project, što gledajući polaroide, što listajući ostale knjige i kataloge. Navečer sam s ponosom roditelja koji gleda svoje sad već odraslo dijete (pitajući se je li taj mladi muškarac stvarno ona štručica koju sam ja rodila), prepustila snalaženje i orijentaciju u prostoru svom velikom sinu, koji me unatoč mome nastojanju da se izgubimo u velikom gradu uspješno doveo pred krasnu secesijsku zgradu u kojoj se nalazi flat1, galerija u stanu, koja radi samo četvrtkom navečer i u kojoj su na multidisciplinarnoj izložbi izložene i fotografije moje nove poznanice Erike s kojom osim narančaste boje kućnih crocsica, imam još nekih dodirnih točaka, sitnica koje te razvesele kad ih uočiš kod drugoga, a znaš da ih i sam voliš ili radiš.

Mislima mi prolaze sličice s licima koje sam tek ovlaš susrela...
Postolar u susjedstvu  koji je vrlo  brzo popravio tenisicu koja se raspukla.
Blagajnice u samoposluzi koje bi mi samo mahnule da idem dalje, iako bi alarm na vratima svaki puta veselo zatulio kad sam ulazila i zaboravivši prebacila košaricu u lijevu ruku, pa tako prošla s njome  preblizu izlazu. Ljubazni gospodin sa šaltera informacija na kolodvoru koji je izašao sa mnom vani da mi pokaže (doduše krivo, ali tko bi se na to mogao ljutiti) gdje trebam čekati autobus. Konobarica u  indijskom restoranu u kojem jedeš koliko hoćeš i platiš koliko hoćeš. Beskućnica s mrtvim pogledom u očima i 3 torbe oko sebe, koju sam uočila već prvih dana na Jakomini Platzu i kasnije na Hauptplatzu dok je pratila cijeli program Tingl-tangla,  predstave uličnog inkluzivnog teatra osoba s posebnim potrebama. Starija žena u dirndrlici. Muškarac u kožnatim tirolskim hlačama. Vozačice tramvaja i autobusa, prodavačice peciva, majstori koji servisiraju bicikle, sljepci s bijelim štapovima, mladi koji sjede po spomenicima i parkovima, majke s kolicima koje ulaze u tramvaje,  ulični svirači, crnci s Megaphonom u rukama, .....

Na ulicama Graza ima mnogo stranaca koje tu zovu Auslanderi, ljudi drugačije boje kože ili načina odijevanja. Oni uglavnom žive na desnoj obali Mure. Tamo neke trgovine drugačije izgledaju i mirišu nego li one na lijevoj obali

Trebala bih još pisati i o Megaphonu, časopisu kojeg prodaju na ulici uglavnom ljudi tamne puti, a kojima ide polovica zarađenog novca, tribini na kojoj sam upoznala Rose i Andreasa koji je napisao lijepi članak o njoj, pa na koncu jednu nedjelju provela fotografirajući u „afričkoj“ crkvi koja se nalazi u predgrađu u bivšoj Billi, ukrašena novogodišnjim ukrasima  i bujnim ženama koje svojom odjećom i šeširima pokazuju da se ne boje boja, za razliku od Muslimanki koje također na ulicama privlače pozornost svojim pojavama umotanim u smeđe i sive tonove od glave do pete, jedino izloženog lica i šaka pogledima stranaca. Za vrijeme obreda se uz preglasno ozvučenje pjeva, pleše i pada u trans kao u američkim filmovima. Mala djeca pri tom trčkaraju među stolicama, ona još manja spavaju u nosiljkama, onu najmanju i doje ako treba. Malo veća djeca borave u posebnim prostorijama u kojima ih uče pjevati i animiraju ih 2 sata koliko traje glavni obred i čitanje Biblije. Iako pjevaju, mole, čitaju i tumače Bibliju na engleskom jeziku, djeca međusobno razgovaraju njemački. Rose nerado govori o tome što ju je potjeralo iz Nigerije u bijeli svijet, no shvatim da joj je cijela obitelj izginula. Odlazim s njom u stan  još dalje na periferiji, koji dijeli s prijateljičinim momkom. Nudi me nekim bezalkoholnim afričkim napitkom od ječma koji kaže kupuje u afričkom dućanu na JKP, a kojeg ja ipak nisam uspjela naći. Zabrinuta je za egzistenciju, jer ljeti ne uspijeva prodati onoliko Megaphona kao u mjesecima kad nije sezona godišnjih odmora. Ne snalazi se na planu grada, kad je molim da mi pokaže gdje „radi“. Kaže da je njena pozicija na „Hufplatzu“, tako mi i napiše na plan, jer sam ja uvjerena da će mi moj prijatelj Google i ovaj put nepogrešivo pomoći, no tada prema njenom opisu kako da dođem do nje, shvatim da govori o Hauptplatzu. Obje „govorimo“ engleski, ali to su dva posve različita jezika. Slijedećeg dana uspješno sam je pronašla gdje stoji i pjevušeći ispod glasa nudi prolaznicima Megaphon i neke Caritasove CD-ove. Ubrzo se morala preseliti na neko manje atraktivno mjesto jer je došao onaj koji ima pravo prvenstva na tu poziciju. Hijerarhija kljucanja vlada i među onima koji legalno žive od milostinje. Megaphone stoji 2,5 €. Obične novine prodaju se za najviše 1,2 € i to tako što su na stupove po gradu obješene plastične vreće iz kojih ih sam uzmeš i u škrabicu ubaciš potrebnu svotu. Rose, kao i svi koji tu borave bez radne dozvole, živi u tromjesečnim intervalima nakon kojeg mora na par dana izaći sa teritorija EU. Nisam pokušala s njom komunicirati na njemačkom kojeg je učila na tečaju koji je uspjela sama platiti. Ne znam koliko je realno ostvariv njezin san da dobije neki administrativni posao koji će joj omogućiti da se makne s ulice.

Neću pisati o tome kako je to otkrivati sklad u suprotnosti ostakljenih i starih fasada, o starim crkvama u koje su instalirana umjetnička djela modernih umjetnika i u kojima je moguće slušati koncert klasične glazbe na monumentalnim orguljama , ali i prisustvovati izvedbi suvremenog baleta uz zaglušujuće zvukove električne gitare, o starim i novim trgovina koje žive jedne uz druge, o tipičnim turističkim lokacijama  Schlossbergu, dvorcu Eggenberg, mnogobrojnim muzejima, predstavama, koncertima....o Muri koja me na koncu osvojila brzinom svoje mutne vode, o tržnici (koja, ipak, nije kao naša u Splitu), o tramvajima, dvorištima, satovima, vidikovcima, promjenjivom vremenu, ljudima na ulici, klimi u kakvoj bih rado boravila, barem ljeti... Nakon 3 tjedna boravka u Grazu, koji su mi proletjeli u trenu, spoznala sam, (smiješno, zar ne!) da neću stići sve što sam planirala.
Uživala sam i u listanju knjiga koje sam našla u stanu, pokušavajući zamisliti ljude koji su tu boravili prije mene i ostavili tu dio sebe.

Na početku ove priče  kad me Luize pitala da li sam već bila u Grazu, promrmljala sam da sam bila samo u IKEI jednom davno i pocrvenjela na njezin smiješak i tvrdnju: „Alle Croaten waren in IKEA!“ („Svi su Hrvati bili u IKEI!“). Šteta, jer iako je Graz kod nas sinonim za trgovine kojih kod nas ranije nije bilo, i koji nas je opskrbljivao stvarčicama koje su nas činile bar kratkotrajno sretnima, on je puno, puno više od toga. No ne treba umanjiti ni vrijednost IKEE, jer ona dobro dođe ako (kao što je rekao Robert Perišić u svom izvještaju) čovjek  u tuđini zaželi čuti koju domaću riječ.

O svojih mjesec dana u Grazu često razmišljam u slikama i u mislima odabirem nizove fotografija kojima bih ga predstavila. Najčešći radni naslov je pri tom s vodiča koji mi je dala Luize: Moj Graz je tvoj Graz!

Umjesto zaključka:
Osjećam se kao moja prijateljica Beba koja je na papirić za reklamacije u bombonjeri s Bajaderama napisala : Sve smo pojeli! HOĆEMO JOŠ!!!!